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mardi 14 juillet 2015

AMY DE ASIF KAPADIA par Critique Chonchon

"Amy".
Dotée d’un talent unique au sein de sa génération, Amy Winehouse a immédiatement capté l’attention du monde entier. Authentique artiste jazz, elle se servait de ses dons pour l’écriture et l’interprétation afin d’analyser ses propres failles. Cette combinaison de sincérité à l’état brut et de talent ont donné vie à certaines des chansons les plus populaires de notre époque. Mais l’attention permanente des médias et une vie personnelle compliquée associées à un succès planétaire et un mode de vie instable ont fait de la vie d’Amy Winehouse un château de cartes à l’équilibre précaire.Le grand public a célébré son immense succès tout en jugeant à la hâte ses faiblesses. Ce talent si salvateur pour elle a fini par être la cause même de sa chute. Avec les propres mots d’Amy Winehouse et des images inédites, Asif Kapadia nous raconte l’histoire de cette incroyable artiste, récompensée par six Grammy Awards.


J'ai peu de goût pour la forme du "bio-pic", (surtout français, comme "La Môme", "Grace", les machins sur Gainsbourg ou Coluche...), mais là, il en va tout autrement.
Déjà, Amy Whinehouse avec sa voix unique, issue des classes modestes, meurtrie par sa maladie (boulimie-anorexie), malmenée par sa famille comme par son époux pour des intérêts pécuniaires.
Ensuite, les images : ce ne sont que des images "amateur" personnelles d'elle ou de ses proches, des images de paparazzi, des images de télévision, des images de tabloïds... qui nous font passer de l'intime à l'extime, de la réserve pudique à l'étalage vulgaire et exhibitionniste, et c'est d'une incroyable violence.
Ensuite aussi, insupportable, cet impossible contraste qui donne le tourbillon entre cette créature si frêle et si fragile, et cette voix si forte et si puissante. Une jeune femme jetée en pâture, et qui avait toujours su - elle le dit clairement - que cela la détruirait.
Enfin, le superbe Tony Bennett qui nous dit que nous avons perdu l'équivalent de Billie Holiday et de Elsa Fitzgerald, rien de moins, un peu comme on perd Palmyre, nous renvoyant chacun devant notre miroir vomissant notre soif de sensationnel.
J'en ai pleuré.
Au paroxisme de "La société du spectacle" annoncée par Guy Debord dès 1967.

Critique de Amy par Critique Chonchon

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