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lundi 25 mai 2015

MES CLASSIQUES : FILM COMPLET : LE SILENCE DE LA MER DE JEAN PIERRE MELVILLE

Le Silence de la Mer de Jean Pierre Melville avec Howard Vernon, Nicole Stephane et Jean Marie Robain.


Un homme d'une soixantaine d'années demeure avec sa nièce dans une maison du Dauphiné, dans la France occupée pendant la Seconde Guerre mondiale. La Kommandantur envoie un officier allemand loger chez eux, en zone libre. Le père de cet officier, qui avait survécu, avait lui connu la défaite de l'Allemagne face à la France, durant la Première Guerre mondiale.
Pendant plusieurs mois, l'officier, compositeur de musique dans sa vie civile, tout imprégné de culture française, essaie d'engager en dépit d'un silence immuable un dialogue avec ses hôtes. Par ses visites quotidiennes du soir, d'abord en tenue militaire, puis en tenue civile, pour réduire au yeux de ses hôtes, l'impression d'occupation, il fait partager sous divers prétextes à l'oncle et à la nièce son amour de la France, de la littérature, de la musique, de sa nature, et son espoir de voir naître du rapprochement entre la France et l'Allemagne une grande Europe. Progressivement, une passion toujours tue se noue entre la nièce et l'officier. Ce dernier essaie par force métaphores peu dissimulées d'éteindre l'indifférence et le mépris qui lui sont réservés. Il tentera de faire comprendre à la jeune femme, les sentiments qu'il éprouve pour elle, en évoquant l'histoire de La Belle et la Bête, et ceci en présence de son oncle, qui n'est pas dupe des sentiments qu'ils éprouvent l'un pour l'autre et auxquels il consent secrètement, voyant que l'officier allemand possède une âme noble.
Au cours d'une permission à Paris, une conversation avec des amis lui apprend d'abord que la collaboration n'est qu'un prétexte pour détruire la culture française, dangereuse pour l'affirmation du nazisme en Europe. Ensuite, il découvre l'existence des camps d'extermination et voit sous un jour nouveau ses amis d'avant-guerre et en particulier un ami avec qui il avait étudié à Stuttgart, qui faisait de la poésie et qu'il l'avait toujours considéré comme un homme sensible, et qui s'avérait être l'un des plus fanatiques de la politique nazie. De retour en province, il aperçoit affiché dans la gare, une annonce qui stipule qu'en mesure de représailles pour avoir abattu un soldat allemand par la résistance, plusieurs français, dont les noms figurent sur la pancarte, ont été fusillés. Gêné par cette mesure, il cesse de rendre visite à ses hôtes, bien qu'il continue de rentrer tous les soirs dans sa chambre, en évitant de se faire remarquer. Peu de temps après, il décide de quitter la France, pour partir se battre sur le front de l'Est.
Un soir, après avoir revêtu son uniforme dans sa chambre avant de se présenter devant ses hôtes, symbolisant ainsi la distance qui les séparait et l'impossibilité pour lui d'espérer être accepté par eux au vu de la tournure des événements, il leur présente, confus, les raisons de sa décision et après avoir conclu son discours par un adieu, la nièce lui parlera pour la première et dernière fois en lui adressant elle aussi, troublée, un adieu à peine audible. Le lendemain à l'aube, sur le départ, il découvre une coupure de presse d'Anatole France laissée à dessein par l'oncle énonçant qu'« Il est beau qu'un soldat désobéisse à des ordres criminels. » Torturé en son for intérieur, et se rendant compte en relevant les yeux, que l'oncle se trouvait dans la pièce au moment où il lisait ce message, il n'en part pas moins, résigné, car la France qu'il admirait tant et dans laquelle il espérait trouver une place, ne pouvait dorénavant le voir, malgré toutes ses tentatives, que comme un ennemi.




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