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mercredi 24 septembre 2014

SAINT LAURENT DE BERTRAND BONNELO (sortie sur les écrans français ce jour,à voir absolument)


La première question que je me pose, avant de parler du film, est que faisait le Jury de Cannes, pendant la projection du Film de Bertrand Bonnelo "Saint Laurent", était-il en train de se remettre d'une soirée difficile (expérience de festivalier) sur les hauteurs de Cannes, ou essayait-il les marques de téléphone de Jean Luc Godard pour son film en 3D.

Ou tout simplement, ces actrices et réalisatrices de ce jury, n'ont jamais porté du Saint Laurent, en tous cas pas les sandales de Jane Campion de la cérémonie.

Car comment expliquer après le scandale Mommy's, que le jury n'est rien vu pour remettre un prix de mise en scène ou d'interprétation au film de Bertrand Bonnelo, fermons la parenthèse.

A la sortie du film de Jalil Lespert, j'avais décrit ma déception devant le film, pas sur la performance de Pierre Niney, mais par la mise en scène du réalisateur et ses parties pris de débauche, sans montrer le moins du monde la travaille du maître et de ses petites mains.

Aujourd'hui, tout le monde connaît la vie de l'artiste, de la descente en enfer, ou de se relation avec Pierre Bergé, les médocs, la presse et son monde. Donc j'ai décidé de comparer les deux films, moi qui rêvent depuis longtemps que l'on remettre un scénario à plusieurs cinéastes et que chacun en fasse sa vision.

Le film de Lespert est indiscutablement un film Canal + avec ses acteurs maison (Niney, Galliène ou LeBon), alors que le film de Bonnelo sent la patte de co-production d'Arte, même si le film est produit par Europacorp.

Dans le YSL, Pierre Niney était Yves Saint Laurent c'est indiscutable, prenant la forme, la voix, les gestes du couturier, dans le Saint Laurent il fallait se convaincre que Gaspard Ulliel était celui-ci, car son travail d'approche était différent, ne cherchant pas à ressembler, mais à en donner sa vision et son interprétation, mais il faut reconnaître qu'au bout de 5mn, on oublie Ulliel et on voit Yves Saint Laurent, ce qui fait que départager les deux est assez compliqué, mettons un petit avantage à Ulliel. Petit avantage, certes mais mesdames et messieurs le Gaspard n'est pas venu avec son bâton de berger (!!!) mais carrément avec sa saucisse de morteaux, mon dieu mon dieu, sa mise à nu simple et drôle impressionnant.

Du côté des actrices là aussi avantage au Bonello, mais les deux Loulou de la Falaise (Léa Seydoux et Laura Smet sont excellentes), mais les actrices du Bonello ont plus de charisme et de chaire que celui de Lespert (Amira Casar, Aymeline Valade).

Pour Pierre Bergé, la pas de prise de tête, les deux rôles sont identiques, car le personnage antipathique qu'il soit ne peut donner une performance, plus sexy Jérémie Renier, mais plus cérébrale (Galliene), par contre je comprends pourquoi Pierre Bergé ne soutient pas le film, d'abord c'est Besson qui produit le film, et surtout dans le 1er Pierre Bergé racontait Saint Laurent et tous ses souvenirs, là Bergé n'est qu'un faire valoir du héros, attendant passivement que son coffre-fort arrête ses conneries, faisant plus compagnon financier, ou de route d'amoureux, car les vrais amours de Saint Laurent n'était pas là.

Pour Jacques de Bascher, l'amant de Saint Laurent, là pas photo, Louis Garrel dans le Bonello fournit une énorme prestation de charme et de décadence, qui va droit au coeur de son amant, ou nous évite les cris de Karl dans l'antichambre, apprenant même qe De Bascher était mort du Sida, occulté par Lespert.

Une des forces du film de Bonello qui n'existait pas dans le Lespert, c'est la musique de la Bande Originale, que ce soit en boîte de nuit, ou dans ses appartements vastes du centre parisien. De la musique Soul de la période 68/76 à La Callas, Purcell ou Bach, une BO au niveau de la décadence et du talent de Saint Laurent.

Bien sûr la grande différence du film est la mise en scène, celle de Lespert était pâteuse et voyeuse, celle de Bonello (mais pas surprenant pour ceux qui ont vu L'appolonide) est d'une virtuosité exceptionnelle, jouant sur les espaces, les couleurs, les lumières des boîtes ou des défilés. Utilisant le Spleet écran à souhait pour les défilés, montrant tous ce qui bouge autour de l'arène, montrant ces petites mains, travaillées dans la ruche autour du couturier.

Tout est parfait, même si certains trouvent cela tout much, la fin du film, ou Helmut Berger remplace dans sa vieillesse YSL au confînt de la mort, clin d'oeil évident à Ludwig enfermé dans son château doré comme au crépuscule d'un dieu d'un prince du jour et de la nuit.

Enfin YSL à son biopic, à la différence des pauvres Grace de Monaco et Diana, A l'arrivée on constate que pour moi, il n'y a pas photo, mais j'ai hâte de savoir s'il vont oser faire affronter aux Césars Ulliel et Niney.

Ne pas louper une scène d'anthologie avec Moujik un de ses nombreux chiens mort d'une overdose !!!!



Note : 18.20

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